Dans le cadre de la réunion du Conseil d’administration du Centre Cinématographique Marocain (CCM), tenue le lundi 16 juin 2025 sous la présidence de M. Mohamed Mehdi Bensaïd, ministre de la Culture, de la Jeunesse et de la Communication, plusieurs professionnels et observateurs du secteur cinématographique ont exprimé des remarques et lectures critiques concernant les conclusions de cette séance, notamment en ce qui concerne la situation actuelle du centre, toujours marqué par un statut de direction par intérim depuis plus de deux ans.
L’expert médiatique et artistique Hicham El Ouedghiri a partagé, dans une publication détaillée, son point de vue sur les derniers développements. Il estime que le travail réalisé au cours des deux années et demie par M. Abdelaziz El Bouzdaini, directeur par intérim du CCM, mérite reconnaissance et soutien. Le bilan de 2024 témoigne en effet d’indicateurs positifs, notamment :
- La production de 27 longs métrages,
- Une hausse des recettes guichet atteignant 128 millions de dirhams,
- L’attraction d’investissements étrangers pour un montant de 633 millions de dirhams,
- Le soutien à 78 festivals, avec un budget global de 34 millions de dirhams,
- Et une amélioration notable de la situation financière du CCM, malgré quelques failles de gestion liées à l’inventaire des actifs et à l’enregistrement foncier des biens immobiliers.
El Ouedghiri souligne également que la loi 23.18 sur la réorganisation du centre et de l’industrie cinématographique constitue une réforme législative majeure, portée par le directeur actuel à travers un processus de concertation technique et professionnelle. Il affirme que M. El Bouzdaini a démontré des compétences administratives, juridiques et techniques qui font de lui, à ses yeux, “l’homme de la situation”, en dépit de certaines critiques liées à l’absence d’une stratégie claire de communication dans les événements internationaux.
Tout en saluant la dynamique insufflée au secteur ces deux dernières années, l’expert considère que l’ouverture d’un nouvel appel à candidatures pour le poste de directeur du CCM est une décision “incompréhensible”, susceptible de nuire à la continuité institutionnelle et de poser des questions quant aux critères de compétence et de gouvernance dans la nomination aux fonctions stratégiques.
Hicham El Ouedghiri conclut en appelant le gouvernement, le ministère et le Conseil d’administration du centre à faire preuve de responsabilité nationale, à reconnaître les compétences avérées, et à accorder à l’actuel directeur par intérim une nomination pleine et entière, afin de lui permettre de poursuivre sereinement la mise en œuvre du projet ambitieux de construction d’une véritable industrie cinématographique nationale.
Social Plugin